La fête du fil
Tout comme Noël ou le salon de Pexiora, le 15 août est désormais une date incontournable.
Car le 15 août, c'est la fête du fil à Labastide Rouairoux, une petite localité du sud du Tarn, dans la montagne noire.
Nous y étions hier bien sûr, par une magnifique journée ensoleillée.
Je dis nous, car cette fête est aussi -et surtout peut-être- l'occasion de se retrouver entre copines brodeuses.
Les 3 voitures venant de Montauban, Toulouse et Pexiora étaient à peu près dans le même temps garées sur la place et c'est donc autour d'un café à l'ombre d'un arbre que nous avons commencé notre journée.
Il y a beaucoup, beaucoup de choses à voir à cette fête du fil, un oeil sur le programme va vous en persuader.
Pour éviter les heures les plus chaudes, nous avons décidé de commencer par le parc municipal où se tiennent les puces de couturières, le marché gourmand (où je ne me suis pas arrêtée) et les divers stands de tissus, broderies et autres jolies réalisations
Pas de photo des "puces" ; on ne peut pas en même temps fouiller, essayer de ne pas trop perdre les copines et faire des photos.
J'ai fait quelques petites trouvailles que je vous montrerai plus tard
Un petit tour rapide sur les différents stands ; j'ai trouvé celui-ci particulièrement beau avec ses petits coeurs et ses coussins de dentelle
Un stand très local, celui des toiles de la montagne noire avec ses torchons, ses tabliers et autres toiles colorées
d'ailleurs, son affichette annonce la couleur ! et oui, c'est local !
Il est déjà l'heure de déjeuner et c'est avec plaisir que nous nous retrouvons autour de la grande table à l'ombre, dans "notre resto habituel". A la fête du fil, on est un peu dans notre jardin, on a nos habitudes.
Et cette année encore, prise par les papotages divers, pas une seule photo des copines.
Faut pas traîner à table car il y a encore beaucoup de choses à voir, tant à la salle des fêtes qu'au musée départemental du textile
A la salle des fêtes se tient traditionnellement une exposition : on y a vu les broderies afghanes, les costumes vietnamiens... cette année c'est l'art indien.
J'ai admiré cette expo en compagnie de Marie-Christiane, une de mes lectrices dont j'ai eu le plaisir de faire la connaissance justement à l'entrée
Tout simplement époustouflant !
des tableaux en appliqué brodés à la main d'une finesse à tomber !
J'ai pris quelques photos (je ne sais pas si elles étaient permises) mais bien sûr toutes sans flash, alors la qualité n'est pas à la hauteur de la qualité des ouvrages.
Elles ne montrent pas la précision des minuscules points de bourdon ou de chainette qui fixent les motifs, eux-mêmes souvent minuscules
Aucun tissu à motifs, juste des cotonnades unies, et donc totalement rebrodées
comme cet incroyable bouquet
et ce jardin où tous les carrés, toutes les fleurs, toutes les feuilles sont brodés
Des affichettes près des ouvrages indiquent le temps passé sur chacun d'eux : 10, 20, 50 jours... le plus grand d'entre eux que je n'ai pu photographier compte tenu du nombre de gens qui l'admiraient a demandé 450 jours de travail, à raison de 7h par jour...
Dans la salle des fêtes, encore quelques stands, et puis, comme chaque année les dentellières
Grâce à Marie-Christiane qui la connait, j'ai pu échanger quelques mots avec Marie Thérèse Bonniol, dentelière plasticienne .
J'ai découvert ses oeuvres de dentelle contemporaine
et elle m'a expliqué la technique de ses dentelles cristallisées. Avec l'accord des salins du midi elle trempe ses ouvrages 2 jours dans les marais salants. Le sel forme alors des cristaux sur les fils, donnant des ouvrages surprenants d'originalité
Et puis, comme chaque année, les dentellières de Magalas.
Je ne me lasse pas de les regarder travailler
Cette année elles présentaient entre autres une collection de masques d'une incroyable finesse
une belle coiffe (bretonne ? )
et une crèche miniature
Je serais bien restée plus longtemps dans cette salle où il y avait aussi le concours d'art postal mais il y faisait très chaud et il y a encore le musée à visiter, avec son exposition"dress code" ou l'histoire de la dentelle dans le costume, comme moyen de séduction ou de pouvoir.
Des costumes de dentelles sont présentés parallèlement à des tableaux, des gravures d'époque
J'admire au passage ce splendide meuble, qui ferait sûrement envie à bien des brodeuses, patcheuses ou autres couturières
Au rez de chaussée du musée, les machines tournent.
Sous nos yeux, dans la chaleur et un vacarme assourdissant, les fils se transforment en étoffe, comme par magie
Et comme chaque fois que j'entre dans ce musée, je craque sur les étagères chargées de fils et ne peux m'empêcher de faire une photo.
J'aurais encore deux ou trois choses à vous montrer, mais ce sera pour demain...
La journée a été longue, fatigante, riche de rencontres et de papotages, mais cette année encore, j'aurais aimé qu'elle dure quelques heures de plus car je suis rentrée de Labastide en sachant que je suis loin d'avoir vu tout ce qu'il y avait à voir.
Je suis passée rapidement à l'office du tourisme acheter enveloppes et cartes postales, mais j'ai à peine vu le concours d'art postal, je ne me suis pas arrêtée sur le stand de chapeaux de Véro (heureusement que j'en ai croisés quelques uns ici ou là) ni sur les démonstrations de filage et de cardage et je n'ai même pas eu le temps d'aller voir l'exposition de patch du club local.
Cette fête du fil est si riche, si complète, qu'on est obligée de faire des choix, surtout lorsqu'il faut amputer la journée d'environ 5 heures de trajet.
Avant de clore cet article, je tiens à adresser un petit coucou à l'hôtesse qui m'a si gentiment accueillie à l'entrée de la salle des fêtes, se souvenant de mon pseudo et de mon blog. Merci et à l'année prochaine !
A bientôt pour une petite suite