Chapeaux et Mexique
Depuis le week-end dernier, et jusqu'à lundi, le Tarn et Garonne fête les chapeaux.
Caussade, à une quinzaine de km de chez moi, est surnommée "la cité du chapeau". Sa renommée est née d'une petite bergère caussadaise, Pétronille Cantecor, que tous les Tarn-et-Garonnais connaissent.
En gardant ses moutons, Petronille, pour passer le temps, s'est amusée à tresser la paille. Elle en a fait un ruban, qui enroulé sur lui-même est devenu "la paillole" très vite portée par toutes les femmes du coin.
Le chapeau de paille était né, et Pétronille a très vite créé un atelier de fabrication de chapeaux, puis un second...
Au début du 20ème siècle, cette industrie était très prospère, et faisait vivre le canton, de nombreuses femmes tressant la paille à leur domicile.
La mode a changé mais Caussade, et son village voisin, Sepfonds perpétue la tradition. Il y a encore des fabriques de chapeaux à Caussade, dont celle de mon ami "dédé Rey" qui nous a quittés il y a quelques années mais dont l'entreprise familiale "willy's Paris" fonctionne toujours, confectionnant des chapeaux vendus dans des boutiques parisiennes ou pour le cinéma.
Chaque année, la semaine du 14 juillet, Caussade et Septfonds fêtent le chapeau avec des défilés, des concours internationaux, des stands de vente, des visites d'atelier et un marché nocturne chapeauté.
Le week-end dernier c'était Septfonds qui ouvrait les festivités.
L'invité d'honneur était, comme sur les Champs Elysées, le Mexique, avec de la musique bien sûr
de la danse, qu'un public de tout âge prenait plaisir à copier devant la scène, malgré la chaleur
Une jolie Mexicaine organisait des ateliers culinaires et nous a en particulier montré comment on fait le guacamole au Mexique, en moins de 5 minutes et bien plus simplement qu'on pourrait le penser
çà vous dit ?
alors il faut un avocat mûr mais pas trop (surtout pas mou)
On le coupe en deux, on l'épluche et on l'écrase à la fourchette.
Elle ajoute juste une pincée de coriandre fraîche ciselée et un peu d'oignons très finement haché. Un peu de citron vert, et c'est tout !
pas de piment, de tabasco ou autre additif.
Et une astuce pour que l'avocat ne noircisse pas : inutile de le noyer dans le jus de citron, il suffit de lui garder son noyau entier (y compris dans le saladier de guacamole)
Il y avait aussi inévitablement un marché gourmand avec toutes les tentations du sud-ouest : des foies gras aux tomates séchées, en passant par les vins, miels, safran...
et des stands de chapeaux
Et puis un vrai bonheur, une très belle exposition sur la mode des années 50
C'étaient les années d'après-guerre, et après les chagrins et les privations, les femmes avaient sûrement envie d'être belles, de séduire.
Les tissus étaient nobles : soie, satin, dentelle.... et les robes magnifiques.
Je me souviens enfant avoir vu ma mère porter ce style de robe et j'avoue que j'aurais eu plaisir à en porter certaines, qui me semblent loin d'être démodées
certaines étaient griffées Yves Saint Laurent, celle-là est sortie de l'atelier Dior
des robes de bal
des pages de revues de mode précieusement conservées
et une incroyable collection de chapeaux !
Leur propriétaire, Dany, s'est vu offrir par une modiste qui prenait sa retraite, une collection de 600 chapeaux des années 30 à 50 !
Depuis 30 ans Dany collectionne, nettoie, renove, redonne forme et vie à cette magnifique collection.
Elle nous à gâtées en nous montrant des dizaines et des dizaines de ses trésors
dont une série sans doute très fragile, en plumes naturelles
Si vous aimez les chapeaux, je vous conseille d'aller faire un petit tour sur son blog, et avec un peu de chance vous la rencontrerez peut-être lors de l'une de ses expositions itinérantes