Urbex............ qu'ès aco ?
Parce que j'ai déjà plusieurs fois publié des clichés qu'il m'avait confiés, beaucoup le savent maintenant : fiston est passionné de photo.
Grâce son matériel, à sa curiosité, sa ténacité mais aussi grâce aux rencontres faites, sur internet ou par le biais de photographes amateurs ou professionnels, il a beaucoup progressé tant dans la technique que dans le regard qu'il pose sur les choses.
Tout comme nous brodeuses, patcheuses ou autres bricoleuses, les photographes ont leurs techniques, leurs codes et leur vocabulaire.
Et leur art évolue en fonction de leurs centres d'intérêt.
Tout comme fiston ne sait pas ce qu'est un UFO ou un pinkeep, il y a quelques semaines encore, j'ignorais ce que voulait dire "Urbex".
Maintenant je sais.
Mais je laisse Arnauud vous expliquer lui-même les objectifs et les règles appliquées
"Urbex" pour URBan EXploration.
" Le principe :
Souvent passionné d'Histoire comme moi, les urbexers ont pour but de redonner "vie" a des lieux et bâtiments délaissés.
Vous connaissez tous certains lieux où le temps et la nature ont repris leurs droits suite à un abandon humain. Notre envie, comprendre et rechercher l'histoire des lieux visités. Que ce soit un château du 13eme ou du 18eme comme une maison des années 50, pour nous tout est bon à explorer.
Seulement...
J'ai parfois entendu parler de nous comme des casseurs, voleurs, pilleurs, taggeurs et j'en passe... C'est FAUX.
Le code des urbexers " ON NE PREND, TOUJOURS, QUE DES PHOTOS !"
Il ne faut pas croire que nous faisons de l'exploration à la sauvage dans le but de piquer quoi que ce soit, nous avons des "principes de travail". Je vais vous en détailler quelques-uns.
- On ne rentre jamais par effraction, nous ne sommes pas des casseurs, nous cherchons une entrée (porte ou fenêtre ou mur cassé) ou alors nous attendons sur nos "spots" déjà repérés que le temps fasse son œuvre de dégradation.
- On ne part jamais seul, pour des raisons de sécurité. Il y a déjà eu quelques accidents, jamais graves, de pieds à travers des planchers ou autres, mais nous ne faisons pas ça comme des écervelés, nous prenons en compte les risques et l'état du bâtiment visité, nous sommes tous munis d'un nécessaire de protection, pantalon, bonnes chaussures, gants, lunettes, masques...
- On ne dégrade rien et à notre manière, on protège ces lieux. Nous ne sommes pas des graffeurs ou taggeurs qui iront poser une "bouse artistique" sur un mur simplement pour le délire entre potes ; nous cherchons ces lieux, pendant plusieurs semaines des fois, et notre envie serait que dans 10 ou 20 ans d'autres fassent encore ça après nous et que vive notre patrimoine.
Même entre urbexer, nous protégeons nos adresses et nos lieux, on ne les communique pas entre nous, ou simplement par le biais de photo, pour limiter la diffusion au grand public et ainsi ne pas y attirer des populations plus "sales et irrespectueuses".
Si au détour d'un chemin de campagne, vous apercevez des jeunes gens dans un lieu décrépi ou abandonné, avant de croire qu'ils font du mal, renseignez-vous, ces gens-là sont peut être simplement à leur manière, en train de faire revivre ce qu'était notre pays il y a plusieurs années..."
J'ai très vite compris qu'Arnaud s'intéressait à cette activité nouvelle aussi pour lui.
Il a d'abord découvert et photographié la maison abandonnée de la première photo puis la roulotte de la seconde.
Ensuite ce fut l'école abandonnée
et ses indices d'une vie humaine passée
Puis il a été tenté d'aller explorer ce château. Pas d'effraction, pas de photos volées... mais des renseignements pris à la mairie et une autorisation du propriétaire actuel
Personne n'était monté dans les étages depuis des années !
Question sécurité, Arnaud était seul mais il avait prévenu ceux qui travaillent sur le site : il ouvrirait et fermerait les fenêtres au fur et à mesure de ses avancées ; ainsi on saurait toujours où il était. Et il valait mieux car ce beau château est aujourd'hui bien endommagé : planchers inexistants,cheminées effondrées...
Ce n'est bien sûr là qu'un échantillon des dizaines de photos prises. Certaines ont été données aux propriétaires.
Elles leur ont permis une "visite virtuelle" et un triste constat de l'état de délabrement actuel
Peut-être serviront-elles un jour de "point 0" où cas sans doute bien improbable où le château serait réhabilité.
Voilà, vous en savez maintenant autant que moi sur "l'Urbex".
Je suis ravie de ce travail à 4 mains avec Arnaud et j'espère qu'il vous aura intéressé.