Un premier avril à Caussade
Je n'ai pas été très assidue cette semaine, ni très présente sur vos blogs. Il y a des moments comme çà où on a l'impression que les journées ne font plus 24 heures...
J'ai pourtant envie de vous faire partager la journée du 1er avril, qui n'était pas une blague, mais une sortie organisée par le club.
Nous ne sommes pas allées bien loin. Caussade ! c'est à une quinzaine de kilomètres de chez moi.
Un joli succès que cette sortie puisque nous étions 23, sur 29 adhérentes.
Le matin, nous avons été accueillies à "la boite à linge" par une jeune femme qui nous a fait une démonstration d'une très belle machine à coudre, qui coud bien sûr mais aussi qui brode. Une machine sans pédale, qui fait envie.
Avec elle, j'ai découvert la beauté d'une toile que je ne connaissais que de nom : le chanvre, une belle matière naturelle, qui a un peu l'aspect du lin mais ne se froisse pas autant
Un petit café en face, puis direction la chapellerie Rey
Car Caussade est "la capitale du chapeau".
C'est à Caussade qu'est née Pétronille Cantecor, qui a eu l'idée de tresser la paille pour en faire des "pailloles", les chapeaux de paille portés par les femmes, mais c'est à Septfonds à quelques kilomètres de là qu'elle a crée son premier atelier en 1796.
Au début du 20ème siècle, il y avait 22 ateliers à Septfonds et plus de 40 à Caussade, favorisé par l'arrivée du chemin de fer qui a permis le développement de cette industrie. Le chapeau faisait alors travailler plus de 3000 personnes sur le bassin Caussade/Septfonds, beaucoup de femmes tressant la paille à domicile.
Il ne reste aujourd'hui plus que 3 fabriques de chapeaux !
C'est dans l'une d'elle "Willy's Paris", l'usine Rey créée en 1824 que nous finirons la matinée.
Nous sommes accueillies par Isabelle, qui dirige aujourd'hui l'entreprise familiale et représente la 7ème génération de la famille chapelière Rey.
Isabelle nous raconte l'histoire du chapeau, l'évolution, les matières, la concurrence.....
A l'origine l'usine était spécialisée dans les chapeaux d'enfants, aujourd'hui elle s'est diversifiée, a travaillé pour le cinéma et pour la haute couture.
Ses chapeaux de cérémonie sont de toute beauté et nous avons toutes apprécié cette bonne idée de monter les chapeaux sur un discret serre-tête, qui tient le chapeau bien en place, l'empêche de tomber lorsqu'on se baisse ou qu'il y a du vent et permet de le retirer sans être décoiffée.
Les deux chapeaux présentés sont tous deux montés ainsi
Nous avons pu voir travailler les "couseuses" toutes deux passionnées par leur métier
Après la couture et le montage, c'est la mise en forme sur des formes anciennes devenues précieuses car plus fabriquées de nos jours
La dernière étape sera la décoration des chapeaux, les gros grains, les rubans, les plumes, les voilettes...
Beaucoup se sont retrouvées devant les miroirs pour essayer des chapeaux qu'on aura sans doute jamais l'occasion de porter...
C'était une visite passionnante, très conviviale mais qui nous fait poser des questions sur l'avenir de cette entreprise. Elle n'occupe plus aujourd'hui, autour d'Isabelle, qu'une modiste et deux "couseuses". Et s'il arrive encore de belles commandes, c'est la main-d'oeuvre qui fait défaut et Isabelle déplore de ne plus trouver d'apprenties motivées par ce métier.
Il serait vraiment dommage de perdre un tel savoir-faire....
Après un bon moment à fouiner dans la boutique, nous nous sommes retrouvées bien sûr autour de la table pour un repas en commun à...................
Patrick, le patron, est passionné par le chapeau et son histoire, et pas seulement ceux de Caussade.
Son auberge est un vrai musée du chapeau avec des machines à coudre, des formes, des chapeaux et des représentations de chapeaux sur les murs.
A l'issue d'un très bon repas, Pâtrick, intarissable sur le sujet, est venu nous parler du chapeau et des "estivales du chapeau" dont la 24ème édition aura lieu en juillet prochain.
J'ai regretté de devoir quitter le groupe un peu précipitamment mais je devais absolument participer dans l'après-midi à l'assemblée générale de "la petite maison" dont je suis vice-présidente depuis trois ou quatre ans.
Un sujet nettement moins léger puisque cette association accueille les familles en attente de parloir à la prison, mais une très belle assemblée générale puisque tous nos invités ont répondu présent, du représentant du Préfet à la Députée, en passant par l'adjointe au maire, le conseiller départemental et les représentants départementaux et régionaux de l'administration pénitentiaire.