J'ai lu : le pain rouge

J'ai lu, ou plutôt j'ai dévoré en quelques jours, ce roman de Marie-Paul Armand : le pain rouge

"C'était en juillet 1788, le 13 exactement. La journée avait commencé normalement. Dans la matinée, j'étais allée donner du grain aux poules. Habituellement, cela me plaisait beaucoup. J'aimais les voir se précipiter vers moi, gloussant et caquetant, et m'entourer d'un cercle impatient pendant que le coq, plus loin, observait la scène d'un oeil distant. Mais ce jour-là, je les avais trouvées fort agitées......"

C'est ainsi que commence le roman, le récit de Mathilde.

Mathilde est une jeune paysanne du Nord de la France qui vit dans un village de quelques centaines d'habitants.

Le seigneur du village, le comte, est son parrain car Mathilde est née le même jour que sa propre fille.

La vie des paysans est difficile, écrasés d'impôts, craignant la famine, une mauvaise récolte les plonge dans la plus noire des misères.

En ville, la révolution gronde. Sur le marché, Mathilde entend parler d'émeute, de pillages.... mais elle ne peut imaginer que ces troubles puissent atteindre son village où les choses semblent établies depuis toujours. On critique les nobles qui abusent de leurs pouvoirs, mais ce n'est pas le cas de leur comte. Dans le village tout le monde se connaît, on s'entraide, on va à la messe...

Sylvain, dont le père est mort aux galères, en veut au comte qu'il considère comme responsable et approuve les idées révolutionnaires.

D'après lui, la révolution va ouvrir un monde nouveau, où tout le monde sera libre, où les paysans seront propriétaires des terres qu'ils travaillent sans dépendre d'un seigneur...

Mais cette immense machine est une machine à broyer qui ne tient pas compte de l'humain.

On s'attaque d'abord aux nobles, détruisant tout signe de noblesse, menaçant le comte et sa famille jusqu'à les faire fuir pour s'accaparer leur château et leurs biens.

Puis c'est le tour de l'église. Les curés doivent renoncer à dire la messe, il est interdit de pratiquer la religion et on voit dans le village des prêtres qui résistent et disent les messes, donnent les derniers sacrements, baptisent les bébés clandestinement, de nuit, dans des granges....

Il faut être en tout point un bon citoyen, porter la cocarde, ne jamais critiquer les décisions prises même si elles sont radicales ou injustes...

C'est le temps de la délation, des accusations les plus injustes. On dénonce tout le monde, pour tout et n'importe quoi, les procès sont expéditifs et la sanction quasiment toujours la même : la guillotine !

Mathilde n'échappera pas à ce risque car dans le village, parmi ces gens qu'elle côtoie depuis toujours, il y a aussi la haine et la jalousie...

Comme tous "les Marie-Paul Armand" que j'ai lus, j'ai adoré !

Comments

[Lolita]

J'ai lu absolument TOUS les romans de Marie-Paul Armand (quitte à les acheter d'occasion sur Internet) sauf celui-ci.... Vous me donnez envie de le lire !!!

Je vous souhaite une belle journée !

[monique la breto]

les temps n' ont pas beaucoup change.

bonne journee

monique la bretonne