Une expo, une histoire de famille ou l'histoire d'une expo, ou l'histoire d'une expo de famille....
Difficile de choisir un titre.
Tout commence avec un article de presse trouvé mercredi dernier dans mon journal local
Une expo dentelles et broderie ! un rêve quand on en est privée depuis un an.
Je découpe vite l'article pour en parler à mes amies.
Mais dès le lendemain, on nous annonce de nouvelles restrictions de déplacement, mais avec une tolérance pour le week-end.
Je prends le risque d'essayer d'avoir un créneau pour samedi.
Par téléphone, j'apprends qu'il y a une erreur dans le journal, l'expo est prévue jusqu'à fin juin, et peut-être même au-delà.
Mais je suis décidée, j'ai trop envie.... et on peut me recevoir samedi en début d 'après-midi.
Donc samedi, sous le soleil, direction Maubec et le domaine d'En Anoua
Nous sommes très chaleureusement accueillis par l'actuelle propriétaire des lieux, qui nous explique l'histoire de ce domaine qui était à l'origine une ferme dans lequel sont nées 7 générations.
L'arbre généalogique est d'ailleurs affiché à l'entrée pour permettre aux visiteurs de se repérer dans la famille.
On va surtout s'intéresser aux 3 dernières générations.
Les actuels propriétaires sont, après une carrière professionnelle "ailleurs" revenus dans cette maison de famille.
Ils y ont créé les gites et une association "Mémoire de Maubec en Lomagne" dont le but est de conserver la mémoire et le patrimoine, notamment à travers les objets du quotidien.
Et dans cet ancien corps de ferme où on vécu 7 générations, des objets il y en a beaucoup, des photos anciennes à la vaisselle en passant par des documents de famille....... et du linge brodé !
La génération précédente, c'est celle des parents, la génération de Maurice qui a épousé Maria, d'origine Italienne. Maria, qui a vécu dans cette maison en ignorant toute sa vie ce que contenait la grande armoire fermée à clé.
Enfin on arrive à la génération qui va le plus nous intéresser, nous les brodeuses
C'est la génération de Joséphine, la grand-mère du propriétaire actuel.
Joséphine avait deux sœurs qui ont laissé peu de témoignages dans cette maison car seule Joséphine y est restée après son mariage, ses sœurs ont très certainement emporté leur trousseau.
C’est sur Joséphine que repose une grande partie de l'exposition, tout au moins en ce qui concerne les broderies.
Car ce sont ses broderies, son linge de corps et de maison que contenait la mystérieuse armoire.
Vous me suivez ?
Dès l'entrée, je ne sais où poser mon regard...
Il s'agit essentiellement de broderie blanche, car comme nous l'indique un panneau vu un peu plus loin, le linge de qualité était ainsi brodé.
Le point de croix au fil rouge que nous connaissons bien et qu'on retrouve dans les marquoirs brodés à l'école par les petites filles était surtout utilisé pour marquer le linge d'usage quotidien, comme les torchons et les essuie-mains
Un authentique brassard de communiant, en moire de soie, travaillé dans une technique qui m'est inconnue
des bas de femme, tricotés en fil
Sur cette petite table, une magnifique nappe. en broderie Richelieu
et une serviette à l’initiale de Louise, la sœur de Joséphine : une seule serviette avec un L assez strict, sans fioriture.
Une serviette oubliée ? un essai de broderie ? peut-être que Louise n'aimait pas broder, ou était elle-même assez stricte...
On peut tout imaginer et se raconter des histoires devant ces objets qui ont vécu ici, qui y ont leur propre histoire...
Beaucoup d'objets font poser des questions, font réfléchir, font rêver....
Comme ce magnifique mouchoir brodé et sa légende : pochette ou mouchoir ? mouchoir de baptême, de mariage, mouchoir de bal ?
Ce très beau mouchoir de soie, lui, était une marque d'amour.
Un souvenir de Joséphine pour celui qu'elle aimait et qui partait à la guerre.
Une jolie façon de lui dire de ne pas oublier la brodeuse restée à l'attendre...
Déjà beaucoup de photos, et autant de merveilles.
Et on n'a vu que le couloir.
Si vous voulez voir ce que contenaient les deux chambres qu'on peut visiter... il faudra revenir demain.