L'abbaye de La Celle
Il y a plusieurs jours que je n'ai rien publié.
Nous n'avions pourtant pas terminé notre promenade en Provence, mais à peine rentrés, le quotidien s'est imposé avec ses contraintes chronophages.
Pourtant il nous reste quelques balades à faire, quelques souvenirs à partager.
Aujourd'hui, je vous emmène à l’abbaye de La Celle que l'office du tourisme nous avait recommandée.
Je m'attendais à la trouver au milieu d'un grand espace. Elle est en fait en plein centre du village et nous étions passés devant sans la voir.
Cette abbaye date environ du 11ème siècle mais a connu des changements importants, tant dans sa structure que dans sa destination.
Elle a été construite sur un très grand domaine donné à l'église par l'évêque de Cavaillon.
Sur ce domaine ont été construit un monastère pour les moines et un monastère bien plus important pour des moniales.
C'est cette partie, où vivait une cinquantaine de religieuses que nous visitons aujourd'hui.
En réalité les religieuses n'ont vécu ici que jusqu'en 1692.
Car estimant que les religieuses ne respectaient pas strictement la règle de Saint Benoit qui était de vivre non seulement dans le silence mais également dans la pauvreté et loin du monde, Mazarin a fait transférer les religieuses dans un couvent d'Aix en Provence.
Il a toutefois permis à celles qui le souhaitaient de continuer à vivre à La Celle à condition de ne plus recruter de novices.
La dernière religieuse y est morte en 1692.
L'abbaye est alors abandonnée et deviendra une ferme. Elle le restera jusqu'à la Révolution puis sera vendue, revendue.... jusqu'à ce que la commune de La Celle la rachète en 1990 puis la cède au département du Var qui va la réhabiliter.
Malgré les différentes transformations, on peut encore imaginer la vie de ces femmes recluses ici, loin du monde.
Le préau, sorte de cour centrale, était un lieu de méditation mais aussi le cimetière des moniales
La vie s'articulait autour de ces galeries dans lesquelles les religieuses se croisaient dans un total silence.
Dans cette immense salle à manger, 50 religieuses déjeunaient en silence, assises le long des murs.
Cette très belle pièce sert aujourd'hui de lieu d'exposition
On peut y voir jusqu'au mois de septembre l'exposition du Miserere, l’œuvre gigantesque de Georges Rouault
J'avoue humblement que je n'ai pas fait le tour de cette expo, gênée par le style et la noirceur des tableaux.
A l'étage, une coursive fait le tour des bâtiments.
Les religieuses venaient là pour méditer, pour lire ou tout simplement pour prendre un peu d'air et de repos en admirant la nature proche
Même si cet édifice est sans doute loin de reconstituer ce qu'était l'abbaye d'origine, c'est néanmoins une belle réalisation qui permet de sauver un pan d'histoire de ce village et de la région.
J'ai aimé flâner dans ce lieu, profité des explications claires que l'on trouve tout au long de la visite et apprécié que la gratuité de la visite en permette l'accès à tout le monde.