L'homme à la trompette d'or
Je ne sais par quel miracle je suis tombée sur cet article de presse qui annonçait un concert de Jean-Claude Borelly dans l'église de Dunes à une bonne soixantaine de kms de chez moi.
A partir de cet instant, je n'ai eu plus qu'une envie : aller à ce concert et peu importe les kilomètres.
La petite église était pleine à craquer et j'ai eu bien peur de ne pouvoir entrer.
Alors que nous approchions des jeunes filles délivrant les tickets, un organisateur vient leur dire de ne laisser rentrer que les réservations et "on verra après".
çà a commencé à rouspéter dans la file car il était indiqué nulle part qu'il fallait réserver. Alors on laisse entrer.... et on verra.
Bien sûr les places de devant étaient toutes occupées et nous nous sommes installés dans une petite chapelle latérale, tout compte fait plutôt bien placés. Surtout qu'en me retournant, j'ai vu le nombre de personnes qui ne seraient pas assises...
L'église est pleine ; on éteint les lumières, et soudain, venant de nulle part "l'hymne à l'amour", dans l'allée centrale, tout près de nous
Contrairement à ce que je pensais, il fait chaud, très chaud dans cette église et le public s'évente sans cesse, avec un éventail pour les plus prévoyants, avec les papiers trouvés sur les chaises pour les autres.
On a chaud, et lui, trempé de sueur, il souffle !
Quel programme !
Un hommage à Barbara Streisand, l'Adagio d'Albinoni, les corons....
Je suis immédiatement sous le charme. Mon papa adorait la trompette : Maurice André, Georges Jouvin, Jean-Claude Borelly... et mes pensées volent vers lui.
Émue aux larmes pendant le magnifique Silenzio..
JC Borelly communique sans cesse avec nous, raconte des anecdotes, comment il a eu envie de faire de la musique en voyant Luis Armstrong à la télévision alors qu'il n'avait que 7 ans.
Et les titres s'enchainent : les corons, les lacs du Conemara, un medley de Gospel, Armstrong la chanson de Nougaro bien sûr, le célèbre Dolannes Melody des années 70...
Il se déplace, installe son tabouret dans l'allée centrale,vient au devant du public...
Après une heure de concert, l'entracte fait du bien à tout le monde : on sort prendre une bouffée d'air frais..... et lui en profite pour changer de chemise
Au programme de cette seconde partie, après la très belle interprétation de "la montagne" de Jean Ferrat, "mon cinéma à moi" avec des musiques de film notamment "un homme une femme" ou la chanson de Lara du Docteur Jivago.
Gorgée après gorgée il descend sa bouteille d'eau, s'éponge sans cesse le visage tout en nous demandant si nous n'avions pas trop chaud (oh que si !)
Au programme aussi "la légende de l'Oural" avec "plaine ma plaine", le temps du muguet et l'inévitable Kalinka.
Et puis l'Ave maria qui résonne magnifiquement dans cette église.
L'homme aux 2700 concerts, 22 disques d'or et 12 millions de disques vendus nous a aussi présenté son nouvel album "l'univers de Borelly" et son titre phare "gloria Vitaé"
Je vous propose de le découvrir ici
Gloria Vitae Jean Claude BORELLY nouvel album
"Je ne vous entends pas" !
Et le public tape des mains, chante avec lui
Il a ouvert le concert avec l'hymne à l'amour d'Edith Piaf et le termine avec "non je ne regrette rien"
Deux heures de concert mais le public, debout, en redemande.
Alors puisque nous sommes dans le sud-ouest, Jean claude Borelly terminera avec une musique de feria dont je ne connais pas le titre mais que j'entends chaque année au Pays basque et qui résonne souvent sur les terrains de rugby.
Le public chante à tue-tête, lève les bras. Une voisine particulièrement excitée a failli tomber de sa chaise avant de se mettre à danser dans l'allée.
On n'a pas envie de le quitter, et il nous donne rendez-vous devant la porte pour signer photos ou CD. Mais cet artiste mondialement connu ne se prend pas pour une vedette qui fait attendre le public 40 minutes avant de se montrer.
Non, il longe tranquillement la nef et se retrouve devant la porte avant nous.
Un concentré de gentillesse et de talent. Vraiment un grand Monsieur !
Et pour moi une magnifique soirée. Un immense plaisir, beaucoup d'humanité dans cet homme, énormément d'émotion et même quelques larmes...
Une soirée que je n'oublierai sans doute jamais.
Merci Monsieur Borelly.
Merci et respect !