Quand je serai vieille....
Il y a quelques semaines, j'ai trouvé (sur facebook peut-être) ce texte qui m'a interpellée et émue.
J'avais décidé de le garder pour le publier ici un jour...
Aujourd'hui, je franchis le cap d'une nouvelle dizaine, une de celles qui me faisaient penser il y a quelques années, que c'était l'âge d'une vieille dame...
Il me semble que ce jour est tout indiqué pour mettre un petit coup de lumière sur ce très beau texte
Quand je serai vieille, je ne veux pas qu'on m'appelle "ma petite dame" ou "ma jolie". Je veux être respectée et conserver mon identité jusqu'à la fin.
Je ne veux pas qu'on me retourne dans tous les sens sans même me prévenir pendant les soins. Je veux qu'on me touche avec douceur et qu'on m'explique ce qu'on me fait.
Je ne veux pas qu'on me juge et qu'on dise de moi que je suis difficile ou compliquée. Je veux qu'on me traite avec bienveillance et qu'on accepte que je ne sois pas toujours de bonne composition.
Quand je serai vieille, je ne veux pas dormir dans des draps d'hôpital, je veux mon linge de lit.
Je ne veux pas être lavée au gant jetable, je veux mes affaires de toilette.
Je ne veux pas qu'on me serve mes repas dans des barquettes en plastique, je veux une jolie vaisselle, comme à la maison.
Quand je serai vieille, je ne veux pas d'une couche, je veux une protection.
Je ne veux pas d'un bavoir, je veux une grande serviette.
Je ne veux pas d'un verre canard, je veux un verre ergonomique.
Quand je serai vieille, je ne veux pas qu'on parle devant moi comme si je n'étais pas là. Je veux pouvoir discuter avec ceux qui s'occuperont de moi.
Je ne veux pas qu'on s'empare de mon fauteuil sans me prévenir pour m'embarquer à toute vitesse à l'autre bout du couloir. Je veux qu'on m'annonce qu'on va changer de pièce et qu'on chemine à un rythme qui ne me donne pas le vertige.
Je ne veux pas qu'on me dise de faire dans ma protection sous prétexte que je suis trop longue à installer sur les toilettes. Je veux que me besoins élémentaires soient respectés et ma dignité conservée.
Quand je serai vieille, je marcherai moins bien, j'entendrai moins bien, je comprendrai moins bien. Mais je serai toujours capable d'aimer telle ou telle personne, d'avoir envie de tel ou tel menu, d'avoir peur de tel ou tel évènement.
Quand je serai vieille, je veux juste qu'on ne m'enlève pas le droit d'être moi.
Un texte émouvant, et je trouve juste d'en citer l'auteur. Il est écrit par une aide-soignante, Florencce Braud qui dit elle-même "même si on est "juste aide-soignante" on peut essayer de faire bouger les choses". Elle tenait un blog qu'ele a malheureusement abandonné par manque de temps...
Et je profite de ce billet pour rendre hommage à toutes ces aide-soignantes qui travaillent dans des EPHAD dans des conditions matérielles souvent difficiles mais en essayent d'apporter chaque jour un peu de chaleur humaine à celles et ceux qui vieillissent près d'elles.