Ma nappe alsacienne
Je l'ai retrouvée au fond d'un placard après le décès de ma chère Nizou, dédaignée sans doute par ceux qui s'étaient chargés de vider la maison.... Une grande nappe en métis à liteaux, brodée au point de tige, en rouge, avec des motifs alsaciens.
J'étais d'autant plus surprise que Nizou était elle-même brodeuse, et que tout comme moi elle aimait l'Alsace. Jamais elle ne m'a montrée cette nappe, ne m'en a seulement jamais parlé. Sans doute l'avait-elle oubliée. Et puisque visiblement cette nappe n'intéressait personne, la sauvant sans doute d'une fin minable à la déchetterie, je l'ai récupérée et rangée comme un trésor.
Il a fallu un article sur la broderie traditionnelle alsacienne dans le dernier numéro du Marquoir pour que je réalise que je possédais sans doute une de ces nappes dont parlait Francine Zeil, elle-même collectionneuse de linge alsacien brodé
Déjà, il ne fait aucun doute qu'elle est brodée et finie à la main
Et tout y est :
les monuments dans les angles
les personnages, les costumes
les cigognes
au centre une farandole
une grande frise fait le tour de la nappe, constituée en parties égales d'épis de blé, de houx, de gui et de lierre.
J'ai immédiatement pris contact avec Francine Zeil pour essayer de situer et dater cette nappe. Elle m'a aussitôt confirmé qu'il s'agit bien d'une nappe traditionnelle qui était imprimée dans les années 50 par la mercerie Frenkel de Strasbourg et qui représente la maison Kammerzel et la cathédrale de cette ville.
Francine Zeil l'a trouvée belle, mais çà, je le savais déjà....
Et comble de bonheur, je possède aussi les serviettes, brodées de motifs différents et qui reprennent dans l'angle les éléments de la frise
Qui a brodé cette nappe ? comment est-elle arrivée là ? Je ne le saurais jamais. Je ne suis pas sûre d'oser l'utiliser un jour, mais si vous passez me voir, je me ferai une joie de la déplier pour vous.