Une petite lumière sur ma fenêtre...
Une bougie a brûlé longtemps sur ma fenêtre hier soir, une simple bougie, une petite lumière contre l'obscurantisme, la violence, l'intolérance.
Depuis hier, ce petit panneau noir s'affiche partout, sur les blogs, les forums, sur les réseaux sociaux, en remplacement des habituelles photos.
j'y vois de plus en plus souvent attaché cette petite phrase extraite d'une chanson de Florent Pagny "mais vous n'aurez pas ma liberté de penser"
Car nous sommes tous un peu "Charlie" depuis hier, depuis que les médias font tourner en boucle ces images épouvantables, cette violence gratuite.
Nous nous sentons tous concernés par cette atteinte à notre nation : car ce n'est pas seulement le journalisme qui est touché, c'est le fondement même de notre république, la liberté d'expression.
Pour exprimer cette liberté, certains ont choisi la satyre, l'humour, le dessin. Ils l'ont payé de leur vie.
Pour d'autres la liberté d'expression, c'est l'utilisation de kalachnikov, la lâcheté, l'ignominie d'actes barbares.
Comme beaucoup sans doute, je suis atterrée. Je ne comprends pas.
Qui peut ainsi s'arroger le droit de vie ou de mort sur d'autres hommes, au nom de quoi ? au nom de qui ? comment peut-on croire que de tels actes puissent être commis au nom d'un dieu, quel qu'il soit ?
Depuis hier je ne cesse de pense à ces 12 morts et à leurs familles, à ces blessés, à ces témoins traumatisés.
Et j'ai une pensée particulière pour Cabu.
Il y a quelques années (18 ans dans quelques jours) j'étais membre actif du comité de soutien à un otage Français retenu en Tchétchénie. Je vous en parlais ici
Les dessinateurs ont soutenu notre combat à leur façon, et après Plantu, c'est Cabu qui nous a offert un dessin, reproduit en milliers de cartes postales adressées à l'Amassade de Russie. Je conserve précieusement depuis un exemplaire de cette carte
Cette carte sera plus que jamais le témoin d'un combat, celui de tous ces journalistes qui ont chaque jour à coeur de tenir haut la liberté d'expression à laquelle nous sommes si attachés.
Ces dessinateurs fauchés sur leur lieu de travail manqueront dans notre paysage culturel mais que toutes ces victimes, connues ou inconnues reposent en paix et soient le symbole de notre fraternité.