Vingt ans après...

15 avril 2013

Pardonnez moi Monsieur Dumas d'avoir emprunté votre titre, mais il me paraissait parfaitement adapté à mon billet du jour.

J'étais encore en activité professionnelle et mes enfants étaient encore jeunes lorsque j'ai rejoint une jeune association "Passerelles" qui organisait alors des convois humanitaires vers la Roumanie.

Pendant des mois, j'ai - on a devrais-je dire- trié des vêtements, du matériel, fait des compte-rendus de réunion.... avec un secret espoir : partir moi aussi un jour en convoi !

Et je suis partie, en plein mois d'août, en pleine chaleur.

et oui, la petite au centre de la photo, c'est moi

C'est ainsi que j'ai découvert la Roumanie de l'après C---, après la révolution, avec ses constructions abandonnées

ainsi que j'ai eu l'occasion de me trouver -très émue- sur la place de Timisoara d'où était justement partie la révolution

J'ai découvert un autre rythme, une autre façon de vivre

avec souvent, l'impression de vivre un siècle en arrière : pas de voiture dans le village, pas d'eau courante, pas de téléphone à part celui de la poste qui ouvrait à des horaires impensables chez nous

En Roumanie, j'ai découvert la pauvreté, la vraie, et pas seulement celle des tziganes qui ne sont guère mieux traités chez eux que chez nous.

Et puis j'ai rencontré des Roumains bien sûr, chaleureux, généreux malgré leur pauvreté. La France les fait rêver.

Plus tard j'ai appris leur langue, mais c'est une autre histoire...

Parmi ces Roumains, un couple dont la femme était professeur à l'orphelinat, et leurs enfants. Alessandru a 10 ans, est passionné de foot et on lui a apporté un ballon...

C'était en 1993. Il y a 20 ans !

Alessandru est aujourd'hui un jeune homme, marié à une Française et papa d'un petit garçon, il vit en France, où il a créé son propre emploi.

Ce week-end, il était dans la région, alors nos amis Christian et Francine ont reconstitué pour lui l'équipe de "Passerelles"

Et par une magnifique journée, nous nous sommes tous retrouvés hier à la ferme où était notre siège, d'où partaient les convois.

Certains s'étaient perdus de vue, d'autres ne se voient que très rarement, nos enfants ont grandi, nous sommes tous grand-parents... Mais nous avons tant de souvenirs communs que nous avons tout de suite retrouvé nos réflexes, nos plaisanteries, nos rires comme si nous ne nous étions jamais quittés.

Souvenirs, souvenirs... nostalgie aussi.

La Roumanie est maintenant membre de l'Union Européenne ; je suppose que le pays a changé, a évolué. Il n'a plus besoin de nos convois... pourtant, hier soir, si on nous avait demandé de repartir, tout le monde aurait répondu présent. Même si certaines méchantes langues prétendent qu'il nous faudrait maintenant partir avec déambulateur et défibrillateur !

Et hier pour nous la fête était doublement belle car en plus de ces retrouvailles, ce sont nos 44 ans de mariage qu'on fêtait.