Il est reparti....
IL ? LUI ! Lui, mon ami Jacques, mon cyclonomade !
Je vous ai parlé de lui dans mon article du 12 mars. Je l'avais accueilli pour présenter aux familles de l'AFM sa projection débat sur son tour du monde.
Le 17 avril, heureuse et émue, je le présentais dans mon village, devant ma famille et mes amis, dans la salle du conseil municipal, à plus de 40 personnes qui découvraient ainsi pour la plupart ce garçon extraordinaire et ses 7 ans et demi autour du monde.
Et puis vendredi, je le présentais à la médiathèque de Nègrepelisse, pour la dernière fois. Plus sur le tour du monde, mais sur son épopée africaine.
Nous avions auparavant diné ensemble, chez Tellou. Et oui, les cakes c'était pour cette soirée...
Là encore, mes filles, mes petits-enfants, des amis, des "collègues" dans cette jolie salle de la médiathèque.
Pendant plus de 2 heures Jacques nous a fait voyager, partager ses 10 mois en Afrique, entre rencontres et déception. Car Jacques a dit ... Il a dénoncé les comportements d'Européens en général et de Français en particulier. Il a dit sa honte en découvrant des centaines de Français qui passent l'hiver dans de luxueux camping-cars sur les plages marocaines ou sénégalaises, sans jamais se mêler à la population et adoptant même souvent ouvertement des comportements racistes. Il a dénoncé ce qu'il appelle "le tourisme humanitaire", ces associations qui pour se donner bonne conscience apportent quelques founitures scolaires ou médicales dans des villages où ils ont en fait fait construire des maisons pour passer quelques jours de vacances, faisant ainsi monter le prix des terrains que les africains ne pourront plus acheter. Il a dénoncé ce tourisme qui ne profite pas à la population locale, ces hôtels de luxe installés sur le littoral, avec leurs plages privées, qui interdit aux pêcheurs l'accès à la mer. Il a dit les tensions entre ethnies, la corruption... et que dire de la France fournisseur d'armes ???
Il y a eu les questions, bien sûr, inévitables. Et je l'ai remercié, comme toujours, nous tenant l'un l'autre par la taille.
Le pot de l'amitié offert par la municipalité, encore des conversations, des questions, et il a fallu se dire au-revoir.
Devant la médiathèque, dans la quasi-obscurité, Jacques a embrassé mon mari, mes filles, mes amis. J'étais la dernière.... J'ai plaisanté en disant qu'il gardait le meilleur pour la fin mais j'avais le coeur gros. Il m'a prise dans ses bras, une longue étreinte comme toujours. Avec Jacques ce ne sont jamais deux bisous furtifs sur la joue, en pensant à autre chose. C'est toujours fort, chaleureux. Il y a eu les mots, bêtes, qui me sont venus "tu vas me manquer... fais attention à toi". Il y a les mots qui n'ont pas été dits, mais que je savais.... Et j'ai difficilement retenu mes larmes.
Dans quelques jours, Jacques sera sur les routes, françaises cette fois. Le destin, qui sait ??? à la fin de l'année, il sera à nouveau "en pause" au Brésil puis continuera sa vie, son rêve. Quand le reverrai-je ? deux ans ? trois ans ? Nous ne le savons ni l'un ni l'autre. Mais où qu'il soit, il est présent dans mes pensées et dans mon coeur.
Rencontrer Jacques, c'est pour tous un bonheur. Etre son amie, c'est un privilège. Je bénéficie d'un immense privilège....