"Simone"
"Simone", c'est un prénom beaucoup entendu, beaucoup lu ces derniers temps.
Et quand on dit "Simone" j'entends bien sur "Simone Veil"
Je suis depuis toujours une admiratrice inconditionnelle de cette femme, qui a tant fait pour les femmes, mais pas que...
Le 21 octobre, la 2 diffusait un extrait d'un entretien réalisé en 2006 mais qui n'avait pas été rendu public, à la demande de Simone Veil elle-même qui ne voulait pas que son témoignage puisse sembler plus important que d'autres.
J'étais devant la télé, fascinée par cette femme, par ce qu'elle a vécu, par son émotion, par ses silences.... Même l'arrivée de Rémi n'a pu me décrocher de devant l'écran.
Parallèlement, on parlait du film "Simone, le voyage du siècle" qui retraçait la vie de Simone Veil.
J'avais bien sûr envie de voir ce film mais, après avoir vu son témoignage, je craignais un peu d'être déçue. Je craignais que les images des camps ne soient trop présentes, ou au contraire qu'on ait "romancé" sa vie.
Je me suis quand même décidé et je suis allée voir le film, un matin, alors que la salle était quasiment vide.
Quel film ! Quelles actrices ! Jeune ou plus âgée, elles étaient Simone et j'ai été plusieurs fois surprise de ne pas voir le visage de la vraie Simone tant elles étaient habitées par le personnage.
Tout y était. Son enfance, ses parents, son insouciance d'adolescence et très vite l'horreur. L'horreur des camps de concentration en filigrane, tout au long du film, comme des souvenirs, des retours sur le passé. Mais aussi ses combats, pour devenir magistrate, ses plaidoiries pour légaliser l'avortement, son combat pour la santé dans les prisons, son engagement européen...
Les drames aussi qui ont jalonné sa vie : la mort de sa mère en déportation, la disparition de son père et de son frère, puis la mort accidentelle de sa sœur Milou, qui comme elle avait survécu à la barbarie.
Je suis sortie de la salle de cinéma bouleversée. Il m'a fallu un long moment pour "reprendre pied" comme l'a dit mon amie Mitoune. Longtemps je n'ai pas pu parler et quand je l'ai fait pour demander l'avis de M. Quaquie, je sentais ma voix encore cassée par l'émotion.
Et mon admiration pour Simone Veil, a encore été renforcée.
On peut se demander comment après avoir vécu ce qu'elle a vécu n'est-elle pas abattue, brisée à vie ?
C'est peut-être justement dans ces épreuves qu'elle puisait sa volonté et sa force ?
Quand, à 16 ans, on a connu le pire, les camps de concentration, la peur, la faim, la violence, quand on a croisé et frôlé la mort... que risque t'on à se révolter et à faire entendre sa voix ?
Simone Veil, vraiment une grande, très grande Dame